Historique
Le chemin de la Côte-Sainte-Catherine existe depuis 1709. Au milieu du XIXe siècle, Outremont était un village entouré de fermes, de jardins et de vergers. La plupart des terres étaient britanniques, mais la plus grande ferme appartenait à la famille Beaubien. Le terrain où est située l'école était une terre agricole.
Les Clercs achètent alors de nombreuses terres à Outremont et divisent leur propriété en lots à bâtir qui seront vendus entre 1889 et 1907. En 1902, ils fondent la paroisse Saint-Viateur et, aujourd'hui, les rues Saint-Viateur, Saint-Just, Querbes, Champagneur, Bernard, de l'Épée et Lajoie rappellent leur présence.
En 1951-1952, les Clercs font construire l'externat classique Saint-Viateur (actuellement l'école PGLO). L'architecte choisi sera Jean Marie Lafleur (1902-1985), diplômé de l'École des Beaux-Arts de Montréal. Il sera chargé d'agrandir l'école en 1955, 1958, 1959 (bibliothèque), et en 1961. Jean-Marie Lafleur fut un architecte prolifique, auteur de nombreux édifices publics, églises et écoles à Montréal et dans sa région, notamment à Salaberry-de-Valleyfield, où son agence était installée.
Au milieu des années 1970, l'externat classique Saint-Viateur devient l'école Paul-Gérin-Lajoie, en l'honneur de l'ancien ministre de l'éducation. En 1992, Outremont compte sur son territoire deux écoles secondaires francophones : l'école Outremont, appartenant à la CSPGM (Commission scolaire protestante du Grand Montréal) et l'école Paul-Gérin-Lajoie, relevant de la Commission scolaire Sainte-Croix.
La création des commissions scolaires linguistiques, en 1998, a pour conséquences de modifier le découpage du territoire scolaire et de réunir les écoles francophones d'un même secteur, au sein d'une même commission scolaire. Ainsi, les écoles Outremont et Paul-Gérin-Lajoie joignent les rangs de la CSMB (commission scolaire Marguerite-Bourgeoys), l'une des trois commissions scolaires francophones de l'île de Montréal.
La fusion de ces deux écoles francophones d'Outremont, puisant au même bassin d'élèves, est rapidement décidée. De très longues discussions ont cours avant que l'acte d'établissement de l'école Paul-Gérin-Lajoie-d'Outremont soit approuvé en juillet 2001. Il va sans dire que cette fusion a des répercussions sur la vie scolaire : fusion des clientèles, fusion des personnels, mais aussi ajustements nombreux aux plans pédagogiques et administratifs.
Toutefois, parmi les heureuses conséquences de cette fusion, on compte l'élaboration d'un projet éducatif original, largement inspiré des projets respectifs des deux écoles d'origine et enrichi par le fait même. Plus que jamais, les arts ont occupé une place importante dans le parcours scolaire des élèves; à partir de ce jour, arts plastiques, musique et art dramatique ont été offerts à tous les élèves, à tous les niveaux.
L’ENTRÉE PRINCIPALE
L'école Paul-Gérin-Lajoie-d'Outremont possède une oeuvre d'art répertoriée par l'organisme Art déco Montréal. Un secret bien gardé : la ville de Montréal se classe au « top 10 » mondial pour la qualité de son patrimoine art déco. Apparu à Paris en 1925, le style art déco se déploie en Europe et en Amérique jusqu'au milieu des années 1950. En réaction à « l'art nouveau » du début siècle qui reprend les formes complexes de la nature, « l'art déco » adopte des formes épurées et géométriques, des lignes droites, courbes ou à angle droit. C'est l'époque de la construction des gratte-ciel, que l'on pense au Chrysler Building à New York, au pavillon principal de l'Université de Montréal ou à Tamara de Lempicka en peinture.
Panneau latéral Gauche
Arts : un gratte-ciel représente l'architecture; une palette et des pinceaux illustrent la peinture; une clé, une gamme et des notes pour la musique.
Lettres : une femme écrit installée à un pupitre orné de motifs grecs, de colonnes et de vases. Au-dessus d'elle plane un génie translucide, à ses pieds se trouvent la Louve de Rome allaitant Romulus et Rémus (littérature latine), des livres, des volumes et des masques de la comédie et la tragédie (théâtre).
Panneau central
Caritate Sapientia Vincere : on voit l'écusson et la devise de l'école. Saint Viateur, dans un faisceau lumineux, est entouré d'un collégien tenant un diplôme et d'un écolier (ou une écolière) tenant un livre.
Religion : un soldat chrétien placé devant une croix combat des dragons. Il est armé d'un glaive et d'un bouclier orné du mot latin FIDE (par la foi). Il est entouré de sapins, de feuilles d'érable et d'une petite église rurale, le ciel est troublé par des éclairs.
Philosophie : une femme siégeant sur un trône, les pieds posés sur le globe, tient un grand livre ouvert et pointe une page de son index. On distingue un oeil derrière sa tête et, de chaque côté de son dossier, l'alpha et l'oméga (première et dernière lettre de l'alphabet grec).
Panneau latéral droit
Sciences : une femme tenant des volumes et un compas, est entourée du dieu des vents grec, Éole, soufflant sur la mer, du système solaire, d'une boussole, d'avions, d'un bateau et d'objets et symboles associés aux mathématiques, à la physique, à l'astrophysique et à la chimie.
Sports : une flamme rappelle les jeux olympiques. On y trouve pêle-mêle : jeux de balle, ballon, tennis, natation, hockey et on peut distinguer des parties du corps humain (oeil, bras, torse) ainsi que le pied ailé de Mercure, le messager des dieux romains.
L’ARRONDISSEMENT D’OUTREMONT
À partir de 1694, quelques familles de colons francophones cultivent les terres de la côte Sainte-Catherine : ce sont les Tessier, les Gervais et les Prud'homme. Ce petit hameau tranquille est déjà à part de Ville Marie, beaucoup plus animée.
Ces nouveaux résidents s'y connaissent aussi en agriculture. Ils expérimentent les sols, comme Lorne MacDougall, cultivent des vergers, des melons et des fleurs de toutes sortes. De son côté, le député francophone Louis Beaubien élève des chevaux sur la terre paternelle. Le village d'Outremont, dans la pente de la montagne, possède trois auberges qui attirent les promeneurs par leur charme. En 1825, la population anglophone est d'environ 60 %.
Les premiers règlements pour planter et protéger les arbres datent de 1879. Ils sont influencés par des mouvements britanniques et américains d'avant-garde. Ces préceptes ont été suivis avec rigueur et au fil du temps, les arbres les plus résistants se sont multipliés harmonieusement presque partout.
Des travaux publics importants (eau, gaz, électricité) sont gérés par des particuliers imaginatifs. La rue Craig est desservie quotidiennement par une diligence. On emprunte des trottoirs de bois pour aller chercher le courrier jusqu'à Côte-des-Neiges, et, en 1893, des « chars électriques » aux allures de tramways circulent dans les avenues.
La municipalité de la Ville d'Outremont est créée en 1895.
Chantal Turbide, OPP
Martine Crozat, enseignante de latin
Sources : « Outremont 1875-2000 »
Site : Ville de Montréal, arrondissement d'Outremont – histoire